Chers Rabanim,
Tout d’abord merci pour le temps et l’énergie que vous mettez dans vos réponses. Vous nous éclairez beaucoup.
Je voudrais savoir s’il était permis d’écouter un Chiour de Torah en maillot de bain devant une piscine. Evidemment, il n’y a dans ce contexte aucun problème de Tsniout qui rentre en jeu. Auquel cas, la question ne se poserait pas.
PS: Rappelons à nos chers internautes (qui s’égareraient sur ce site) et frères qu’il est évidemment strictement interdit de fréquenter des lieux de baignades mixtes.
En temps de guerre, les hommes sont souvent soumis à de fortes pressions. Ils se laissent ainsi plus facilement aller à la débauche. C’est pourquoi la Torah les exhorte à ce moment-là à une vigilance accrue :
וְלֹא יִרְאֶה בְךָ עֶרְוַת דָּבָר
« Il ne verra pas chez toi de chose honteuse. » (Dévarim 23 :15)
À partir de ce verset, nos sages enseignent qu’il est interdit à une personne non habillée de prononcer des paroles de Torah. (Chabbat 23a)
Le Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haïm 74, 6) tranche que l’on peut lire le Chém’a en étant torse nu, pourvu que son membre génital et son postérieur soient couverts. Le Michna Broura précise que cette permission est valable seulement en cas de nécessité, car il vaudra mieux se couvrir. Bien entendu, on ne pourra pas non plus prononcer une bénédiction face à la nudité d’un autre homme.
D’après le ‘Hafetz ‘Hayïm, il n’existe aucune différence entre la lecture du Chém’a et l’étude de la Torah. (Michna Broura 76 :2)
En revanche, il est strictement interdit de réciter la ‘Amida en ayant le torse nu, car ce n’est pas une manière de se présenter face au Roi des rois. (Choul’han ‘Aroukh Ora’h ‘Haïm 91 :5).
Tout ceci ne concerne que le fait de prononcer véritablement des paroles de Torah, mais pour ce qui est de penser, de réfléchir à des paroles de Torah, ou d’écouter un cours, cela n’est pas interdit. (Chabbat 150 a). Ainsi certains décisionnaires ont permis d’écouter des cours de Torah sous la douche sans toilette par l’intermédiaire d’un appareil électrique qui serait branché dans la salle de bain. (Yabi’a Omer 5 :11 ; ‘Helkat Ya’akov 1 :205) En revanche, on ne pourra écouter des paroles saintes [= Davar Chébékdoucha] dans le but de se rendre quitte, comme avec une bénédiction. (Michna Broura introduction au chap. 74 au nom du Maguen Avraham)
Précisons encore que certains décisionnaires interdisent de penser à des paroles de Torah lorsque les mains sont salles où qu’elles aient touché des zones en général couvertes (Ritva Péssa’him 46a), mais le ‘Hafetz ‘Hayïm est permissif sur ce point-là (Biour Halakha 92 :7).
Conclusion : Il est permis d’après la stricte loi d’écouter un cours de Torah en maillot de bain à la piscine s’il n’y a que des hommes.
‘Hai Gozlan