DWQA QuestionsCatégorie: HalakhaJus de fruits contenant du raisin
Michael T demandée il y a 4 ans

Shalom rav
Un jus de fruits multivitaminé  contenant du raisin et qu l on souhaite se débarrasser peut il être servi / offert à un goy ?

1 Réponses
Israel Uzan personnel répondue il y a 4 ans

Bonjour Mickael,

Yain Nessekh
Toute offrande consacrée au culte d’idoles est interdite par la Torah à la consommation et au profit (Avoda zara 29b). Cette offrande est appelée par la Torah « sacrifices des morts » et la Guemara d’écrire que de la même manière qu’on ne peut pas profiter d’un mort, il est interdit de profiter de leurs sacrifices ou de leurs offrandes. Les goyim utilisaient souvent leurs vins pour des libations idolâtres. C’est ce qu’on appelle: Yain Nessekh

Stam yénam
Les vins ordinaires des non juifs appelés stam yénam (à propos desquels nous ignorons s’ils ont servi ou non à l’idolâtrie), sont interdits par décret de nos sages à cause du yain nessekh. De plus le décret l’interdit également du fait que le vin amène à la légèreté et l’on craint que le fait de boire avec des non juifs conduise à des mariages mixtes (Avoda zara 36b).
Notons que le jus de raisin est interdit au même titre que le vin. Il n’y a pas de différence halakhique.

L’interdiction est elle encore valable de nos jours ?
Pour les séfaradim, un stam yénam même de nos jours reste interdit, aussi bien à la consommation qu’au profit (choulhan Aroukh yoré déa 123,1, voir Gr’a note 4 sur place, Ben Ich Hai parachat balak note 4 qui écrit que même de nos jours on ne peut se montrer indulgent et on ne pourra ni le vendre ni l’offrir à un non juif, il devra être jeté.)
Par contre un vin ayant été en contact avec un non idolâtre comme par exemple un musulman, ne sera pas touché par l’interdit d’en tirer profit. Il restera, néanmoins interdit à la consommation (Choulhan Aroukh 124,6, Ben Ich Hai 2éme année parachat Balak note 1) .
Pour les askenazime, étant donné que de nos jours il n’est pas fréquent de faire des libations pour la avoda zara, il sera possible, en cas de perte financière importante, de se montrer indulgent sur le profit. Le vin reste cependant interdit à la consommation (Rama 123,1).

mélange avec d’autres liquides
En règle générale lorsque par erreur un aliment interdit se mélange à un aliment permis, si l’aliment permis à un volume 60 fois supérieur à celui de l’aliment interdit, le mélange est autorisé. dans le cas contraire le mélange reste interdit.
A priori dans notre cas aussi, si la quantité de jus de raisin respecte une proportion de 1/60éme, soit environ 1,5%  le mélange devrait être autorisé.(selon certains il suffirait que la proportion soit de 1/6ème)
cependant, il y’a un principe halakhique qui est qu’un aliment qui donne du goût (‘avid léta’ama) ne sera jamais annulé même dans une proportion de 1 pour 1000 (Rama 114,6). Dans notre cas, on pourrait supposer que s’il est précisé que le jus de fruit contient du jus de raisin, cela signifie que le raisin ait été intégré volontairement pour donner du goût. Le jus ne peut donc pas être annulé

On se retrouve donc avec deux problèmes :

  1. Souvent le pourcentage de fruits n’est pas indiqué et il se peut qu’il y ait plus que 1,5% de jus de raisin.
  2. Quand bien même le jus de raisin est en infime quantité, il reste à définir pour quelle raison il y a été ajouté: s’il est présent pour donner du goût ou ajouter un apport de sucre naturel, il ne pourra pas être annulé et la boisson reste interdite.

En pratique :
Un jus de fruit dans lequel se trouve du jus de raisin ne pourra pas être servi et dégusté.

Concernant le profit:

  • Pour un ashkénaze, seulement en cas de perte financière importante, on pourra en tirer profit.
  • Pour un séfarade, on devra jeter le contenu de la bouteille. (en cas de perte importante on demandera à un Rav)

Kol touv.

I.Uzan